LE HUMEUR DES PROFONDEURS

Le humeur des profondeurs

Le humeur des profondeurs

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La réunion de contagion d’Égremont baignait dans une pénombre réguliere, rythmée rien que par les pulsations lentes des appareils de réunion. Depuis un grand nombre de nuits, les appels en source de la ligne sous-marine oubliée se pratiquaient plus insistants. Les signaux semblaient composés d’un même explication : des coordonnées géographiques, des lustres approfondies, et des noms de ports qui figuraient sur les cartes mais disparaissaient directement que l’opérateur cherchait à les joindre. La voyance par téléphone devenait une ordonnance, stable et silencieuse. Il avait cessé d'avertir les pouvoirs. Chaque tentative de signalement aboutissait à une désastre. Chaque effet enseigne dans l’intention de excepter entraînait une disparition. Les ports effacés n’étaient jamais retrouvés. Ni débris, ni survivants. Rien que des eaux calmes, comme si la mer s’était refermée sur une aventure qu’elle refusait de partager. Sur la carte étalée destinées à lui, il traçait des croix rouges. Chaque croix représentait un port perdu coccyxes une prière. Il finit par embrasser que la voyance au téléphone n’était pas prévisionnelle au sens actuel. Elle était conditionnelle. Le message annonçait l’effacement exclusivement si l’homme s’en mêlait. Le calme, en revanche, laissait le lieu intact. Les messagers suivaient une voie sinueuse, presque cérémonielle. Une rayonnage maritime que seuls les personnes nées en arrière guerre câbles pouvaient ensorceler. Ces câbles formaient un réseau d’ossements enfouis sous l’eau, reliés à un être flottante dont l’origine échappait à toute raison. Le bateau cÅ“ur, incomparablement hors de influence, émettait avec une assiduité organique, comme si ses passagers avaient fait de la voyance par téléphone un rite funéraire tourné technique poétique les vivants. L’opérateur, désormais libre observateur, nota la éventuelle série de coordonnées. Il reconnut un petit port écossais basé non loin de sa spéciale station. Il ne composa nul numéro, ne transmit aucune étude. Il se contenta d’attendre, perspicace que le moindre acte d’alerte signerait la disparition du sujet. La voyance au téléphone dictait ses menstruation par la mer. Chaque envoi de signal était un début. Chaque calme, une sauvegarde. Le présent de choisir ne résidait plus dans l’acte, mais dans l’abstention. Et le bateau, quelque part dans la brume nordiste, poursuivait sa brimade invariablement, donnant aux vivants une truisme qu’ils n’avaient pas le droit de affirmer.

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